C’est une victoire certes, mais qui arrive un peu tard pour les 109 salariés de Sidel. Depuis plus d’un an, ces travailleurs et travailleuses se battent contre la fermeture de leur usine à Lisieux dans le Calvados. En mai dernier, la DREETS avait déjà refusé d’homologuer le PSE proposé par la direction. Finalement, un second PSE validé en juillet par l’administration avait scellé le sort de l’usine et acté sa fermeture fin nombre 2023. Cependant, cette nouvelle arrive tardivement pour la majorité des salariés déjà licenciés qui ne pourront pas être réintégrés, car le site de Lisieux a depuis été vidé de ses machines.
L’absence totale de motif économique
Pour Stéphane Herfort, représentant syndical UNSA, cette décision “confirme que le combat acharné des salariés pendant un an était justifié. Aucune justification économique n’a été apportée. Nous avons en outre appris que depuis la fermeture du site de Lisieux, SIDEL a continué d’acquérir des machines précédemment fabriquées sur le site de Lisieux auprès de la concurrence. Cette fermeture ne faisait aucun sens et l’inspection du travail, première saisie du problème a vu clair dans le jeu de SIDEL”.
Les salariés face aux plans de licenciement :
— Débrayage (@Debrayage_media) May 22, 2023
Pour notre première émission nous avons reçu @StephaneHerfort, délégué syndical UNSA de l’usine Sidel (Calvados) et Thierry Siwik, délégué syndical CGT Camaïeu (Hauts de France) pour parler de leur combat. https://t.co/2fqUU31nnw
Pour l’avocat des salariés, Philippe Pradal “la décision de l’administration est particulièrement bien motivée. L’administration retient notamment que SIDEL maintient son chiffre d’affaires et ses parts de marché depuis 2016. En vérité, la décision de SIDEL était uniquement motivée par une recherche de profits supplémentaires en s’implantant dans des pays à bas coût, en Inde en l’espèce”.
Cette décision prouve que la fermeture du site par Sidel n’était pas justifiée. Pour rappel, Sidel appartient au géant suédois Tetra Laval, qui réalisait un chiffre d’affaires de 13 milliards en 2022. Malheureusement pour les salariés, le mal est fait et ce PSE a eu des effets extrêmement néfastes sur la santé des travailleurs. La quasi-totalité des salariés a fait savoir, par l’intermédiaire de leur avocat, qu’ils allaient saisir le conseil des Prud’hommes pour obtenir réparation des nombreux préjudices subis.