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Grève historique chez Apple : près de 25% des effectifs débrayent pour la sortie du nouvel iPhone.

Les 22 et 23 septembre derniers, les salariés des différents Apple store français se sont mis en grève pour dénoncer des conditions salariales et de travail dégradées. Un fait rare chez l’un des leaders du marché des nouvelles technologies.
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Vendredi et samedi matin, alors que la file d’attente devant l’Apple store d’Opéra à Paris grandissait, un groupe d’une trentaine de salariés grévistes étaient aussi présents pour afficher leur mécontentement après des NAO (négociations annuelles obligatoires) jugées insuffisantes par la plupart des salariés. 

Chez les clients patientant pour obtenir le tout dernier Iphone, la plupart était compréhensif, d’autant plus que la manifestation n’a pas empêché l’enseigne d’ouvrir, ni aux acheteurs d’obtenir leur graal. C’est là la force d’Apple : d’avoir réussi à fédérer une communauté de fans inconditionnelle qui continue à se ruer sur toutes les nouveautés malgré l’augmentation croissante des prix. Les vendeurs et vendeuses Apple font pour la plupart partie de cette fanbase, mais cette fois-ci l’incompréhension et la colère ont pris le dessus sur l’amour de la marque et de ses produits.

Des salaires qui ne suivent pas l’inflation

Comme nous le déclarait vendredi Renaud Chateauroux, délégué syndical CFDT, “cette grève, c’est celle de la dernière de la chance, ce n’est pas dans la culture des employés de l’entreprise de faire grève. Ce sont les salariés qui ont voulu la déclencher car ils ont peur pour l’avenir”. Le point d’achoppement ? La revalorisation des salaires. Le groupe Apple propose une enveloppe de 4,5% de la masse salariale alors que les syndicats réclament 7% ainsi que des embauches. 

Face à une direction sourde, les salariés ont débrayé dans la vingtaine de magasins que compte la marque partout en France, certains sites affichant jusqu’à 50% de grévistes selon Jeff de la CGT.

Les salariés grévistes en nombre devant le magasin Opéra le 22 septembre, malgré la pluie.

En 10 ans l’iPhone est passé de 629 à 1500 euros

Le silence de la direction passe mal du côté des salariés qui ne comprennent pas que leur employeur – qui annonce un bénéfice net de 41 milliards d’euros pour l’année en cours – ne puisse pas leur proposer des salaires qui suivent au minimum l’inflation. Le groupe affiche une santé insolente et a même eu le culot d’annoncer aux salariés qu’une grève le jour de la sortie du nouvel Iphone pourrait mettre en péril la société. Selon les syndicats, la hausse de 7% des salaires demandée correspondrait à une demi-journée de chiffre d’affaires lors de la sortie de l’iPhone 15. 

Au-delà des salaires, c’est aussi sur les embauches que le groupe Apple cherche à faire des économies. En effet, un gel des recrutements a été instauré depuis octobre 2022, faisant chuter les effectifs de 2600 à 2260 salariés en moins d’un an. Pour le magasin Opéra, Renaud Chateauroux s’étonne de cette politique : “habituellement en période de sortie du dernier Iphone et avec la période de Noël, on peut compter sur le renfort de 30 CDD, aujourd’hui nous avons 5. Des réparateurs se retrouvent à faire de la vente, les managers apprennent à vendre des iPhone, ce n’est pas que la question des salaires qui nous mobilise aujourd’hui”.

Sur le piquet de grève, les employés maintiennent qu’ils continueront à être passionnés et à acheter les produits de la marque même si leur coût est de plus en plus important pour eux. Apple semble jouer à un drôle de jeu à ne pas choyer ceux qui restent leurs meilleurs ambassadeurs. 

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