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Frichti: 150 ex-livreurs saisissent la justice

Ils sont 150 anciens coursiers de la plateforme de livraison de courses et de repas à domicile à saisir le conseil de prud’hommes pour demander la reconnaissance d’un contrat de travail ainsi que des indemnités pour licenciement abusif et travail dissimulé.
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Frichti est une entreprise française créée en 2015 et se développe rapidement sur le modèle du quick commerce, c’est-à-dire la livraison à domicile en un temps record. En 2022, Getir, son pendant turc, rachète l’entreprise française ainsi que l’allemand Gorillas et envisage de devenir le leader incontestable sur ce marché. Une ambition de courte durée alors que Getir est placé en redressement judiciaire en mai 2023, entraînant Gorillas et Frichti dans sa chute. Un coup de tonnerre pour les 1800 salariés alors concernés par cette annonce.

Déjà en 2020, Frichti avait été épinglé par une enquête de Libération révélant l’emploi de plus de 200 travailleurs sans-papiers, sur les 500 livreurs revendiqués par la plateforme de livraison. Un petit tour de passe-passe permis grâce à l’obtention de faux numéros Siren permettant de s’inscrire sur l’application et commencer les dures journées de livraison. 104 de ces livreurs s’étaient alors organisés afin de demander leur régularisation. Le ministère de l’intérieur avait alors fixé des critères particuliers liés à l’obtention d’un titre de séjour: 9000 euros de chiffre d’affaires et plus de deux ans de présence sur le territoire français, ou à défaut, un chiffre d’affaires de 15 000 euros. 104 livreurs sans papier avaient alors obtenu gain de cause et avaient pu entamer une procédure de régularisation. 

Le 23 mai 2024, c’est une seconde vague de 150 livreurs sans papier qui s’attaquent à leur ex-employeur Frichti. Eux-aussi auto-entrepreneurs entre 2017 et 2023, ils demandent la reconnaissance d’un contrat de travail lorsqu’ils étaient inscrits sur la plateforme, ainsi que des dommages et intérêts pour le licenciement abusif et brutal dont ils ont été victimes. La défense est opérée par l’Agence de garantie des salaires (AGS) étant donné la disparition de Frichti.

Toutefois, l’audience a été renvoyée en décembre, même si les livreurs espèrent que la procédure ira le plus rapidement possible. Peu d’entre eux ont retrouvé un emploi et restent pour la majorité en situation irrégulière.

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