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ExxonMobil: un plan social d’une ampleur inédite en préparation

677. C’est le nombre de suppressions d’emplois prévues d’ici 2025 par ExxonMobil Chemical France (EMCF). Le géant pétrolier américain a annoncé vouloir réduire son activité en France le 11 avril dernier, en arrêtant l’essentiel de ses activités pétrochimiques sur son site de Gravenchon à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime).
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Rassemblement des élus et salariés ExxonMobil à la mairie de Lillebonne le 19 avril 2024. Crédit: @Tendanceouest76

Un site “pas économiquement viable”

Le 15 avril, la filiale française du groupe ExxonMobil a imposé l’ouverture de la procédure de PSE sans concertation avec les organisations syndicales. “Elle précipite le calendrier en imposant unilatéralement, et très vite, la date de lancement des procédures légales”, normalement prévue à partir du 24 avril, s’énerve Pierre-Antoine Auger, délégué syndical central FO.

La direction pointe des pertes de “plus de 500 millions d’euros depuis 2018”, un site normand trop petit et le poids “des coûts opératoires et énergétiques”. Une partie des salariés conscient de la situation du site s’attendaient à une réorganisation des activités du site, mais pas d’une telle ampleur. 

Des retombées sur l’ensemble du bassin d’emploi

L’annonce de la fermeture a provoqué une véritable déflagration chez les salariés et les élus. Avec 647 emplois menacés sur 850 sur le site de Port-Jérôme et 30 au siège social parisien de Nanterre, ce plan social aurait des conséquences considérables à l’échelle du bassin d’emploi. Selon la CGT, un poste supprimé chez ExxonMobil engendre la disparition de cinq autres emplois indirects. 

En effet, l’activité économique d’une douzaine d’entreprises est directement liée à celle du site de Gravenchon. S’il est difficile d’estimer précisément les retombées sur l’emploi, Gilles Telal, représentant de l’intersyndical et délégué syndical central CFE-CGC chez ExxonMobil estime à 5 000 le nombre de personnes qui se retrouveraient sur la sellette. D’autres, moins pessimistes parlent de 2 000 emplois; des chiffres vertigineux qui inquiètent.

 

 

Le besoin d’un engagement de l’état pour soutenir les salariés

Vendredi 19 avril, 550 personnes se sont réunies à Lillebonne, à 5 kilomètres de Port-Jérôme. Le rassemblement à l’appel des élus locaux et de la CGT visait à demander un engagement de l’Etat au côté des salariés menacés. Pas encore décidé à intervenir dans le dossier, la préfecture de la seine maritime a seulement promis d’être attentive au respect des procédures de sauvegarde de l’emploi… De son côté, Roland Lescure, ministre de l’Industrie s’est montré inquiet mais a affirmé que le groupe avait “une obligation absolue de proposer des perspectives de reclassement pour les salariés et de valorisation pour le site”. Il a reçu ce mardi Virginie Carolo-Lutrot, maire de Port-Jérôme pour discuter des impacts de cette décision et à réaffirmé son soutien sans toutefois offrir de garantie. De son côté la direction s’est engagée à rechercher des solutions individuelles et collectives pour les salariés. En tout cas, la question de la réhabilitation environnementale du site, tout comme le sort des salariés ne semble pas alarmer les différents acteurs de l’État.