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Valdunes : un sauvetage qui questionne

Mercredi 20 mars, le tribunal de commerce de Lille a validé le plan de reprise des deux sites de Valdunes par Europlasma. 131 salariés sur les 309 que comptait encore l’entreprise se verront tout de même licenciés.
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Rassemblement des salariés de Valdunes devant le Conseil Régional des Hauts-de-France le 5 octobre. Crédit @Débrayage

Depuis mai 2023, Valdunes, dernière entreprise française de fabrication de roues et d’essieux pour train est menacée de fermeture. Après plusieurs mois de lutte et de multiples rebondissements, “le savoir-faire restera en France” s’est félicité Philippe Lihouck, délégué syndical CGT, “c’est ce qu’on voulait”.

178 salariés ainsi que la forge de Leffrinckoucke et l’usine de Trith-Saint-Léger seront repris. L’offre prévoit un investissement en fonds propres de 15 millions par Europlasma sur trois ans. L’Etat, appuyés par les collectivités, apportera jusqu’à 19 millions sous forme de prêts et de subventions. Un soulagement pour les salariés malgré des investissements bien loin du projet qui avait été chiffré par la CGT à 100 millions d’euros pour remettre l’outil en état. L’organisation syndicale a tout de même soutenu le repreneur.

Fondé en 1992, Europlasma s’est diversifié et a racheté plusieurs entreprises en difficulté ces dernières années. Cependant, avec ces reprises successives et des promesses non-tenues, cette opération semble périlleuse. Les Forges de Tarbes, rachetées en 2021 par Europlasma, sont toujours en attente de financement alors que la demande de fabrication de corps creux pour obus augmente. 

Même son de cloche aux Forges de Gerzat (ex-Luxfer) rachetées en janvier 2022 avec un nouveau projet d’usine (fabrication de  bouteilles de gaz haute pression en aluminium) pour 2025 et un investissement de 100 millions annoncés. Le premier coup de pioche n’a pas encore été donné. 

Un scénario similaire se déroule chez Satma Industries (produit des anodes en aluminium pour des condensateurs électrolytiques), repris la même année, où les 4 millions d’euros promis sous 36 mois se font attendre.

Se pose la question de la capacité d’Europlasma à tenir cette cadence infernale d’investissements et de reprises. Pourtant soutenu par l’Etat, la situation du groupe inquiète les observateurs alors que la colère des salariés gronde au sein des différentes usines. Avec un chiffre d’affaires de 14,5 millions d’euros contre 68,4 millions pour Valdunes, Europlasma aura-t-il les épaules assez solides?