Un choix contestable selon Stéphane Herfort, délégué syndical UNSA, qui rappelle que l’usine Sidel a tourné à plein régime pendant la pandémie, a reçu l’Award de la meilleure entreprise du groupe en mars 2022 et dispose d’un carnet de commande rempli jusqu’en 2024.
La décision tant attendue par les salariés de l’usine Sidel à Lisieux (Calvados) est tombée mardi 2 mai 2023. Le Plan de Sauvegarde de l’Emploi proposé par la direction de Sidel n’a pas été homologué par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS). De quoi accorder quelques mois de répit aux 109 salariés de l’usine et leurs familles.
En cause, le manque de transparence dans le processus de négociation du PSE du groupe suédois Tetra Laval, la maison-mère de Sidel, qui a refusé de transmettre ses comptes financiers. Tetra Laval a plaidé le fonctionnement autonome de Sidel dans sa gestion et ses prises de décisions, et donc sa non implication dans le processus de fermeture, justifiant ainsi sa non-coopération.
Cependant, lorsqu’une entreprise décide de fermer ses portes, elle est tenue par la loi française de présenter ses comptes à la DREETS et aux organisations syndicales afin de négocier un PSE. Ceci leur a été rappelée par injonction de l’inspection du travail en janvier 2023, en vain.
Pour rappel, le groupe enregistre un chiffre d’affaires de 13 milliards d’euros en 2022.
Un peu de répit pour les 109 salariés certes, mais rien n’est encore gagné car la direction de Sidel travaille déjà sur un nouveau projet de fermeture d’ici fin 2023.
Cette nouvelle victoire est aussi un message d’espoir à destination des autres salariés visés par des PSE injustifiés et illégaux et montre la marche à suivre: ne rien lâcher et se battre jusqu’au bout.